GUERRE
EN TROIS MOUVEMENTS
Les armes – sentinelles
lourdes de vie, de mort
sondent la nuit, la peur…
Les explosions rageuses
mêlent la chair, le fer, la terre
imposent le silence…
Des ombres erratiques
peuplent dru
l’espace déchiré
ILS NE CHANTENT PLUS
L’aube nouvelle
déchire l’ombre noctambule
Elle habille
d’un voile de rosée
les ruines, les sanglots
les pierres
encombrées de silences
La pluie
fine
hésitante
effleure le hameau
brûlant encore sa dernière nuit
Les fumées
se mêlent à la bruine
La pluie s’alourdit
gouttes fortes, étroitement serrées
comme si des nuées
voulaient envelopper
purifier
les pierres souillées
des crimes contre l’Humanité
LA CHAÎNE DE LA HAINE
Déflagrations by night
Déchirures écarlates
aurores défigurées
rêves inachevés
Des âmes obscures s’éveillent
dans les brasiers géants
de l‘OTAN
Là
en noir
croix pendante
mains sur le ventre
les doctes de Dieu
reviennent en canons
expurger des peuples las
tout ferment de révolution
parachever l’œuvre répressive
estampiller les âmes, les familles
de la marque baptismale, salvatrice
théosopher, imposer le carcan moral
étalonner la pensée à l’encre du mystère
idéaliser la soumission par l’aveuglement
embrigader dans des églises froides
les enfants de Vie
C’est la parade triste
des serviteurs serviles
de l’illusion d’Amour
© 2000 EDITIONS MILAENA – Claude DAVID