Sur un fil

EXTRAITS du recueil “Sur un fil” de Claude DAVID – 2020

Tout contre ou contre tout
 
Ainsi le crépuscule
et les lueurs de l’aube
 
Le jour frôle les ombres
à petits rais gourmands
 
Les draps de nuit s’entrouvrent
tout contre les œillades indécentes de l’astre
contre tout ce qui rêve
 
Et quand le jour a bien vécu
tout contre l’ombre il se retire
allongeant sa carcasse
contre tout ce qui luit
Enfance en-volée
 
L’obsession s’insinue, emplit les jours les nuits.
De tous nos lendemains ne restent que la course,
Les temps gris de ceux-là qui ne croient qu’en leur bourse.
Sur nos ruines mêlées, les secondes s’enfuient.
 
Le vent du jour nouveau se lève à la mi-nuit.
L’audace nait, vit, court sous l’œil de la Grande Ourse.
Il est temps de sauver le sorbus, le chat-ours,
De dévaler dans le chariot vers aujourd’hui.

Les gens de peu, ceux qui ont tout et ceux qui doutent
Se tournent vers le Nord. Exaltés, ils écoutent.
Ils ont posé le quotidien, la vie désuète.
 
Alors se lève un grand rire joyeux et clair
Qui renverse les garde-fous de l’âme, de la chair.
L’Enfant Intérieur surgit de l’Or du Poète.



Si la vigne était taillée
Zone de Texte:  ton regard serait plus bleu
les orages de tes pensées s’évanouiraient
Si ton regard était plus bleu
les orages s’évanouiraient
la vigne se taillerait de tes pensée





Oui ! La Reine-Soleil
se voile l’horizon
obscurcissant la Terre
happée par ses démons
 Ses messagers s’emparent
de crépuscules d’aubes
gomment les temps viciés
dessinent des oracles
 
Ses mains tentaculaires
caressent la Beauté
disséminent des rêves
des étincelles nues
 Son regard comme un souffle
éveille des Possibles
anime le Désir
envisage l’Amour
 La Terre maculée
se lave de sourires
débarrassée enfin
de l’inhumanité
 Tant d’ombres tapies
dans des psychés aveugles
et l’Humain là au Féminin
pour un nouveau printemps
  Enfin !
Rejoindre le poème
au-delà des clôtures
hérissées de néants
religieux frileux
 
Il suffira de peu !
 
Prévoir un océan
de sensibilités
des vagues de sourires
de l’écume de joie
 
Surtout ne pas oublier
la pioche-marteau
pour déterrer les pieux
ou bien les enterrer…
 
Fantômes surannés
de cultures désuètes
idolâtres futiles
perverses et haineuses
baissez vos barbelés !
Rougissez de ce sang
que vous avez versé !
Et disparaissez !
 
À vos frontières à vos drapeaux
voici mon front voici mes draps !
J’arrive de Toi
de ton regard intérieur
de tes rêves esquissés
 J’arrive de Toi
de tes rires confidents
de tes parfums devinés
 J’arrive de Toi
 Le brouillard hasardeux
des anciennes contrées
s’estompe
 J’arrive de Toi
 Des vagues de sourires
s’empressent à l’horloge
qui décompte le retour
à des rives intuitives
 J’arrive de Toi
de tes mots de genèse
s’aventurant en moi
 J’arrive de Toi
effleurant d’élégance
l’Âme du Désir

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